Caporal Armand Charbonnier (1894-1916)

Cultivateur, Mort pour la France en 1916

Alfred Charbonnier a gardé le livret militaire ainsi que quelques photos de son jeune frère Armand.

Il est cultivateur et habite avec ses parents à la ferme des Ballets à Nercillac (Charente).

Sa fiche matricule nous apprend qu’Armand a eu une adolescence quelque peu agitée. En effet, il est condamné deux fois à la prison avec sursis en 1910 pour vol d’une oie et vol de récolte (Sources Archives Départementales de la Charente). Peut-être le signe d’une crise d’adolescence  ou tout simplement un jeune qui souffre de la faim … Ces condamnations sont barrées sur sa fiche matricule.

 

Il est incorporé en septembre 1914 au 7° Régiment d’ d’Infanterie Coloniale. En juin 1915 il est détaché au 2° Régiment d’Infanterie Coloniale. Il est blessé en juin 1915. Il est hospitalisé du 18 juin au 19 juillet.

En octobre 1915 il rejoint le 52° régiment d’Infanterie Colonial  et est nommé Caporal .

Au dos de la carte Armand écrit le 4 juin 1916 « Je suis toujours en bonne santé »

Sur cette carte postale il écrit à ses parents d’une écriture maladroite  » Le 30 juillet 1916, me voilà rétablis et je reprant les tranchés ce soir. Je vous embrasse »
A cette date le 52° RIC est dans la Somme près de la ville de Lihons (Sources Journal de Marche et des Opérations)

Armand est tué le 14 octobre 1916 dans les tranchées de la Somme. Ce jour là le 52° RIC a perdu 9 officiers et 126 soldats. Il y aura également 507 blessés et 78 disparus !
L’officier qui écrit dans le Journal de Marche et des Opération est extrêmement critique : liaison téléphonique incomplète, l’artillerie qui par ses tirs trop court a causé des pertes parmi les troupes françaises .. . « Cette opération a été préparée et exécutée avec trop de hâte… Le résultat atteint n’est pas en rapport avec les efforts fournis et les pertes éprouvées par un entassement énorme des troupes dans un terrain non aménagé, en but à un bombardement intensif. J’estime en outre qu’avant d’exécuter une opération le commandement devrait se renseigner près des Chefs de corps connaissant bien la situation… » (Sources Journal de Marche et des Opérations, 14 octobre 1916)

On comprend mieux la citation attribué à Armand après sa mort : « Blessé au cours d’une patrouille, a fait passer les hommes qui le portaient près de son Capitaine pour lui fournir les renseignements recueillis ». Ce n’était pas pour « fayoter » qu’Armand sur son brancard va parler à son officier. Non, c’était pour donner une information qui permettra peut-être d’épargner à ses camarades une mort inutile.

Armand Charbonnier repose à la Nécropole de Dompierre-Becquincourt avec plus de 7000 soldats tombés dans la Somme.

 

Tombe d’Armand photographiée par son frère

Tombe d’Armand en 2016

Nécropole de Dompierre-Becquincourt :