Capitaine Alfred Charbonnier (1884-1957)

Militaire et photographe

Notre arrière grand-père Alfred est issu d’une famille modeste de paysans installée à Nercillac (Charente).

Il est l’aîné de quatre enfants : Gabriel, Harmantine et Armand.

Jean et Marie parents d’Alfred

Ferme des Ballets à Nercillac

Après avoir travaillé dans le secteur viticole, en 1904 il s’engage dans l’armée au sein du 107 Régiment d’Infanterie à Angoulême.

 

Alfred à 20 ans au 107 °

Soldats du 107 RI (photo non datée)

 

En 1908 il rejoint le 53° régiment d’Infanterie à Perpignan.

Alfred Charbonnier au 53° RI (photo non datée)

 

Soldat du 53°

 

 

Il tombe amoureux de Marie Louise Guiter belle catalane aux yeux noirs qu’il épouse en 1911.

Marie-Louise son épouse

Avec sa fille Simone en 1912

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fera toute la campagne 14/18 dans les compagnies de mitrailleuses du 53° comme adjudant en octobre 1914, sous-lieutenant en 1916 puis lieutenant à titre temporaire en avril1916.

Nommé Lieutenant à titre définitif en décembre 1917.

Il est deux fois blessé, en 1914 en Belgique puis en 1er juin 1918 en Champagne lors d’une reconnaissance.
Il recevra une pension pour ses blessures.

Il est cité deux fois : en 1916 et en 1919 pour sa blessure en 1918 (cette citation n’apparait pas sur la fiche matricule)

 

 

En décembre 1919 le 53° RI est dissous Alfred rejoint le 158° Régiment d’Infanterie basé à Stasbourg.

En 1926 Alfred Charbonnier rejoint le 16° Régiment de Tirailleurs Tunisiens et participe à la Campagne du Levant

Rapatrié du Levant en septembre 1928, il rejoint le 170° Régiment d’Infanterie à Remiremont.

Il prendra sa retraite en 1937 avec le grade de capitaine. Très attaché à l’Alsace, il ouvre alors à Strasbourg un atelier de photographie. Nous possédons de nombreux clichés de l’Alsace dans l’Entre-deux-guerres.

Mais à l’arrivée des Allemands en 1940, il sera expulsé de son logement et tous ses biens seront saisis. Il part se réfugier dans le Tarn avec sa femme Marie-Louise, sa fille Simone, sa petite fille Geneviève et sa belle-mère ! Pour nourrir toute sa famille, il loue un jardin, cultive les légumes et élève des lapins.

Au soir de sa vie Alfred n’a plus rien. Le Service des réfugiés lui prête quelques affaires indispensables :

Après la guerre Alfred Charbonnier engage un long combat pour être indemnisé de la perte de ses biens à Strasbourg.
Une partie de ses meubles est vendue aux enchères par les Allemands, les plus belles pièces ont été volées. Puis l’immeuble a été bombardé.
Alfred dresse un inventaire de tous ses meubles et fait de nombreux courriers au MRU (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme) qui gère les dossiers. Il adhère au GERAL (Groupement d’Entraide des Réfugiés et Victimes de Guerre d’Alsace Lorraine), prends un avocat, découpe tous les texte de loi sur les indemnisations et les annotent. Son  gendre  officier de Gendarmerie Yves Ourta demande une enquête.
Il réussira à récupérer en 1947 quelques meubles vendues aux enchères.

J’ai été volé, spolié et sinistré à 95 % écrit-il.
Son dossier d’indemnisation prendra des années car à chaque proposition d’indemnisation, le compte n’y est pas et Alfred conteste. Nous avons les copies de ses innombrables courriers.

Alfred veut également être indemnisé de la perte de son atelier de photographe.Il doit remonter un atelier dans le Tarn pour pouvoir être indemnisé. Mais il n’a pas d’argent pour le faire immédiatement comme il l’explique dans sa lettre en 1948. Son dossier n’avance pas, il demande au conseiller de la République d’intervenir.Ce n’est qu’en 1955 qu’Alfred sera indemnisé de la perte de son entreprise.

Après la guerre il voyage beaucoup en France, mais aussi en Indochine et en Algérie où son gendre Yves Ourta est affecté. Il nous laisse de nombreuses photos de ses voyages et de ses rencontres.

C’est en Algérie qu’il décède d’une crise cardiaque en regardant ses derniers clichés pris dans à la maison car trop affaibli pour aller se promener à la recherche du beau cliché.
Alfred a commencé la photographie en montrant les horreurs de la guerre, il termine sa vie en célébrant la beauté de la nature.

Il est inhumé au cimetière Saint Martin à Perpignan dans le caveau familial de son épouse.